Un an après sa remise en service, le grand collisionneur d'hadrons (LHC, en anglais) du CERN passe à une nouvelle étape. Dans le plus grand collisionneur de particules n'avaient jusqu'alors été introduits que des protons. Depuis le 4 novembre, les scientifiques travaillent avec des ions plomb pour étudier les conséquences de leur collision. Il s'agit d'une étape décisive dans le programme de cette machine extraordinairement complexe qui vise à recréer les conditions qui régnaient une fraction de seconde après le big bang.
Les ions plomb ont une masse considérablement plus importante que les protons utilisés jusqu'alors. Les premières collisions ont eu lieu lundi 8 novembre dans le grand anneau de 27 km situé sous la frontière franco-suisse. En se percutant à des vitesses proches de celle de la lumière — 300 000 km par seconde —, ces particules dégageront une énergie considérable, quatorze fois supérieure à celle générée par des expériences comparables dans le collisionneur d'ions lourds relativistes (RHIC) de Brookhaven, aux Etats-Unis.
"BOULE DE FEU"
Ces collisions de faisceaux d'ions plomb généreront "un système à très haute température, proche de milliers de milliards de degrés, comme quelques millionièmes de secondes après le big bang", a expliqué un des physiciens en charge du projet, Federico Antinori. Ce système est une sorte de "boule de feu" appelée plasma quark-gluon, du nom des particules présentes dans les protons et les neutrons du noyau du plomb. C'est précisemment ce plasma qui existait au premiers instants de l'univers, avant que la matière ne soit dans sa forme actuelle.
Ces expériences seront observées par des détecteurs de très haute précision mis au point spécifiquement pour le LHC. Après le 6 décembre, date de la fin de cette série d'expérience, les scientifiques auront alors tout le temps d'analyser les données collectées puisque le LHC sera mis à l'arrêt pour deux mois.
source :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html